Mon coin préféré [celui qui veut]

J'avais trouvé mon coin préféré au monde. Un petit ruisseau d'eau claire, en plein bois. J'avais pris l'habitude de m'installer sur un rocher au bord de l'eau assez bas pour que je puisse tremper mes pieds dans l'eau. J'allais m'asseoir quand j'avais besoin d'un endroit où je pourrais réfléchir seule. Je n'avais jamais rencontré personne à cet endroit jusqu'à cet après-midi. Lorsque j'arrivais à la rivière, quelqu'un était déjà assis sur mon rocher. Et bien que le garçon assit semblait être assez mignon, je ne pus m'empêcher de resentir de la colère de m'être fait prendre ma place. Mais manquant de courage, je n'osa m'approcher et je rentra à la résidence ...

Evidemment, je suis tout le contraire de courageuse. Je préfère fuir devant les imprévus. Je déteste les imprévus. Vraiment, je préfère espèrer que la prochaine, ce garçon aura disparu et que je pourrais m'installer à nouveau sur mon rocher favori ...

C'est donc pour ça, que ce matin, je revins, comme à mon habitude à la rivière. Bon point pour ma malchance, il était là. Je ne me sentis pas capable de l'approcher mais quelque chose m'empêchait de partir, et je restais là à admirer ce magnifique garçon.

J'étais là depuis un sacré bout de temps, quand, voulant changer de position, une branche sous mes pieds craqua et, évidemment, le gars se retourna et lança un " Qui est là ? Cédric, c'est toi ? ". Je me mis à courir et rentra à la résidence, des branches d'arbres dans les cheveux et de la boue sur les genoux ...

J'avais décidé d'arrêter d'espionner l'inconnu et de passer l'action. J'avais décidé que, s'il était encore là, promis, j'engagerai la conversation. Je marchais, slalonnant entre les souches d'arbres malheureusement abattus, et au fond de moi, j'espérais quand même qu'il soit là.

J'arrivais, à la même heure que la veille et il était là, trempottant dans l'eau claire. Je ne pus m'empêcher de penser que même si je ne le connaissais pas, j'avais l'impression qu'on avait beaucoup de points communs. Donc, j'ai respiré un bon coup, je me suis envoyé une formule de courage dans ma tête et j'ai foncé.

Il n'a pas eu l'air surpris de me voir, comme s'il savait que j'allais arriver.

" Oh, désolé, me dit-il, je sais que tu aimes t'asseoir ici et je t'ai pris ta place, toute façon, j'aillais partir ...
- Non non ! Tracasse pas, elle n'est pas réservée. Tu peux rester, je reviendrais ...
- Non, surtout pas, tu as fait tout ce chemin, et puis j'ai des devoirs aussi, je rentre à l'université...
- Tu es où à l'université ?
- A Brown évidemment !
- C'est bizarre, je ne t'y ai jamais vu
- Brown est une grande école, on ne peux pas connaitre tout le monde. Bon allais je te laisse euh ...c'est quoi ton nom au fait ?
- C'est Janell
- Ah, ben, a plus Janell "

Je voulus lui demander son nom aussi mais il était déjà parti...

Première question à soulever : comment savait-il que je m'asseois toujours à cet endroit. Il ne m'avait pourtant jamais vu là-bas ...
Deuxième question : comment ai-je pu manquer un si beau mec dans les couloirs du lycée ?!

J'avais tellement besoin de réponses ! Je décidais donc de retourner au bois, sur mon rocher, histoire de me changer un peu les idées.

Devinez quoi. Évidemment, il était là.

" Salut, prononçais-je d'une voix timide.
- Hey salut Janell, me répondit-il, plein d'entrain, comment vas-tu ?
- Ça va et toi ?
- Ça va aussi. Tu peux venir si tu veux ...

Ce jour-là, j'aurais préfèré être seule, mais je n'osa pas refuser ...

" Ok. Au fait, c'est quoi ton prénom ? J'ai oublié l'autre fois.
- C'est Jack.
- Ah ok.

La conversation tomba à l'eau et un silence s'installa, bercé par nos respirations et le bruit de la rivière. Je ne savais pas quoi dire et en même temps, pour rien au monde, je n'aurais voulu me trouver ailleurs ...

"Il commence à faire noir tu ne trouves pas ? Je crois que je ferais bien de rentrer. En plus, mon coloc va encore ...

La pleine lune ! Il fallait que je rentre le plus vite possible.

" Je dois absolument rentrer, désolé, j'ai pas vu le temps passer. A +.
- Non attends, prends mon numéro.

J'attrapais le papier qu'il me tendait et disparu dans le bois.

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